Baerbock annonce un durcissement de la position vis-à-vis des pays au régime autoritaire

Baerbock annonce un durcissement de la position vis-à-vis des pays au régime autoritaire AFP - Hier à 16:19 La chef des Verts et ministre des Affaires étrangères désignée Annalena Baerbock a annoncé un durcissement de sa position vis-à-vis des pays au régime autoritaire comme la Chine. "Le dialogue est l'élément central de la politique internationale. Mais cela ne veut pas dire qu'il faut embellir les choses ou les passer sous silence", a déclaré Baerbock au journal berlinois "taz" (édition de jeudi). "Pour moi, une politique étrangère guidée par des valeurs est toujours une combinaison de dialogue et de fermeté". Baerbock s'est exprimée sur la question de savoir si l'Allemagne irait plus loin dans la confrontation avec la Chine avec une ministre des Affaires étrangères verte. Faisant allusion au gouvernement sortant dirigé par la chancelière Angela Merkel (CDU), la politicienne des Verts a déclaré : "Le silence éloquent n'est pas une forme de diplomatie à long terme, même si certains l'ont considéré comme tel au cours des dernières années". Concrètement, Baerbock a notamment proposé des restrictions d'importation sur le marché intérieur européen. "S'il n'y a plus d'accès pour les produits provenant de régions comme le Xinjiang, où le travail forcé est une pratique courante, c'est un gros problème pour un pays exportateur comme la Chine", a-t-elle déclaré. "Nous, Européens, devrions utiliser beaucoup plus ce levier du marché intérieur commun". Une politique européenne commune vis-à-vis de la Chine est nécessaire. Mme Baerbock n'a pas exclu un boycott des Jeux olympiques d'hiver de Pékin : "Nous devrions bien sûr aussi examiner de plus près les Jeux olympiques. Il existe différentes formes d'approche pour les gouvernements, qui seront certainement discutées dans les semaines à venir". Concernant la "politique étrangère climatique" formulée dans l'accord de coalition, Baerbock a déclaré : "Je comprends la politique étrangère comme une politique intérieure mondiale : les crises ont des effets au-delà des frontières. Elles ne peuvent être maîtrisées que globalement et de manière coopérative". Selon elle, la plus grande crise mondiale est la crise climatique. Il ne suffit plus de veiller à ce que chaque pays s'attaque à ses propres objectifs climatiques, "mais nous devons enfin unir nos forces". Les grandes conférences sur le climat sont nécessaires comme cadre, "mais nous avons également besoin de plus de pays qui montrent qu'une économie climatiquement neutre assure la prospérité et qui tendent la main aux autres pays". Pour cela, elle estime que les pays industrialisés ont un devoir à remplir. Concernant la présidence allemande du G7 l'année prochaine, Baerbock a déclaré : "Je voudrais qu'elle devienne une rampe de lancement pour des partenariats climatiques et un club climatique ouvert à tous les États". Selon elle, pour atteindre les objectifs climatiques de Paris, des investissements massifs dans les infrastructures climatiques sont nécessaires, tant au niveau national qu'international. "Les investissements climatiques sont en même temps l'occasion de renforcer la compétitivité européenne", a déclaré la ministre des Affaires étrangères désignée. Baerbock veut laisser derrière elle les querelles internes au parti des Verts sur l'attribution des postes ministériels. "Ne serait-ce qu'au vu de la pandémie, il est important que le gouvernement soit maintenant formé très rapidement et qu'il se mette au travail", a-t-elle déclaré au "taz". L'actuel chef du groupe parlementaire, Anton Hofreiter, qui n'a pas obtenu de poste au cabinet, "jouera un rôle fort au Bundestag", a souligné Baerbock. Elle a défendu le fait que Cem Özdemir ait été choisi pour le ministère de l'Agriculture et non Hofreiter, plus expérimenté dans les questions agricoles. Özdemir a "toujours fait de la réconciliation de l'écologie et de l'économie son cheval de bataille, l'agriculture est un portefeuille clé pour cela", a déclaré Baerbock. cha/mt