Thursday, April 17, 2025

La demande de Trump : comment les négociations sur l'Ukraine à Paris ont abouti

Frankfurter Allgemeine Zeitung La demande de Trump : comment les négociations sur l'Ukraine à Paris ont abouti Michaela Wiegel • 2 heures • 3 minutes de lecture À la demande du président américain Donald Trump, le président français Emmanuel Macron organise à Paris des discussions de courte durée sur une éventuelle fin de la guerre en Ukraine. Selon l'Élysée, la rencontre avec l'envoyé spécial de Trump, Steve Witkoff, et le secrétaire d'Etat Marco Rubio "du matin jusqu'à l'après-midi" aura pour objectif de faire le point sur les résultats des négociations de paix jusqu'à présent. À Paris, c'est un scepticisme qui prévaut quant à la volonté de paix du président russe Vladimir Poutine. Après l'attaque à la roquette sur Soumy le dimanche des Rameaux, Macron a déclaré : « Il est clair que la Russie veut continuer la guerre seule. » Macron reçoit des appels de Trump presque quotidiennement. Il a tenté à plusieurs reprises, sans succès, de corriger l’opinion de Trump selon laquelle l’Ukraine a déclenché la guerre avec la Russie. L'envoyé spécial de Trump, Witkoff, a rencontré Poutine à Saint-Pétersbourg à la fin de la semaine dernière. Des négociateurs ukrainiens sont également présents La France a insisté pour que la partie ukrainienne soit représentée aux discussions qui se déroulent ce jeudi à l'Élysée. Le département d’État américain n’a d’abord parlé que de « homologues européens ». Le chef de l'administration présidentielle ukrainienne, Andriy Yermak, a écrit sur la plateforme X qu'il serait accompagné aux négociations à Paris par le ministre des Affaires étrangères Andriy Sybiha et le ministre de la Défense Rustem Umyerov. Plusieurs rencontres bilatérales avec des représentants des États membres de la « Coalition des volontaires » sont prévues. Cette coalition, composée au total de 30 partenaires de l'UE et de l'OTAN, est le fruit d'une initiative franco-britannique. La France et la Grande-Bretagne sont prêtes à envoyer des troupes dites de réassurance en Ukraine en cas de cessez-le-feu. Sa mission est de dissuader la Russie de violer un accord de cessez-le-feu. Le principal fardeau reste cependant celui de l’armée ukrainienne, dont l’approvisionnement en équipements et en munitions doit être pris en charge par les Européens. La planification est déjà entrée dans la phase opérationnelle et sera désormais dirigée par les chefs d’état-major des forces armées participantes. Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, est également présent à Paris. Les discussions devraient se poursuivre dans l'après-midi au ministère des Affaires étrangères, au Quai d'Orsay. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, toujours présent à Marseille ce matin-là, a souhaité inviter ses homologues. On ne sait pas encore si la ministre des Affaires étrangères par intérim Annalena Baerbock participera aux discussions à Paris et comment le prochain gouvernement fédéral sera informé de l'avancement des discussions. Le ministère des Affaires étrangères de Berlin a déclaré que le conseiller en politique étrangère et de sécurité du gouvernement fédéral, Jens Plötner, et le directeur politique du ministère des Affaires étrangères, Günter Sautter, participeraient aux discussions à Paris. Le gouvernement français souhaite que les discussions avec Witkoff et Rubio ne se concentrent pas uniquement sur l’Ukraine. L'Élysée a annoncé vouloir également discuter des questions douanières et de la situation au Moyen-Orient. À Paris, le mécontentement grandit car la Commission européenne n'est pas considérée comme un interlocuteur à la Maison Blanche sur la question douanière et Trump veut négocier bilatéralement avec le Premier ministre italien Giorgia Meloni. Macron a également vivement critiqué le projet de Trump de relocaliser les Palestiniens de la bande de Gaza pour créer une « Riviera » au Moyen-Orient. Le plan concerté de Macron avec l'Arabie saoudite pour reconnaître l'État palestinien en juin est utilisé comme moyen de pression sur la Maison Blanche. Une conférence de presse à l'issue des entretiens à l'Élysée n'est pas prévue. Cela est également dû à la prudence française qui consiste à ne pas se laisser entraîner dans un plan de cessez-le-feu américano-russe qui ne correspondrait pas aux idées européennes. La Maison Blanche a reconnu à plusieurs reprises la volonté de Poutine de faire la paix, même si les négociations n’ont pas beaucoup progressé jusqu’à présent. Contrairement au président ukrainien Volodymyr Zelensky, Poutine a rejeté un cessez-le-feu complet sans conditions préalables. Le consensus minimum – un moratoire de 30 jours sur les grèves contre les installations énergétiques – expire jeudi, les deux parties s’accusant mutuellement d’avoir violé à plusieurs reprises l’accord.