Monday, December 2, 2024

Gouvernement au bord de l'effondrement - confrontation à Paris : la zone euro tremble désormais à cause du voyage d'ego de Macron

Gouvernement au bord de l'effondrement - confrontation à Paris : la zone euro tremble désormais à cause du voyage d'ego de Macron FOCUS éditeur en ligne Clemens Schömann-Finck • 2 heures • 3 minutes de lecture Ni l'Italie ni la Grèce : la France est le nouvel enfant à problèmes de la zone euro. La dette est élevée, les investisseurs sont nerveux et le gouvernement est faible. La BCE doit-elle intervenir ? L’horloge tourne. A peine trois mois au pouvoir, le gouvernement du Premier ministre Michel Barnier est menacé de s'effondrer mercredi. La querelle sur le budget 2025 fait rage depuis des semaines. Le ministre des Finances Antoine Armand veut mobiliser près de 60 milliards d'euros grâce à des économies et des recettes supplémentaires afin de réduire le déficit élevé. Le problème : depuis les élections anticipées de juin dernier, le gouvernement de Paris n'a plus de majorité à l'Assemblée nationale. C’est cette décision fatidique du président Emmanuel Macron après les élections européennes désastreuses qui a mis le pays en difficulté. Macron a décidé presque à lui seul de dissoudre le Parlement. Mais contrairement à ce qu’espérait Macron, les nouvelles élections ne furent pas pour lui une libération. Au lieu de cela, le Parlement est divisé en trois blocs en guerre, ce qui rend pratiquement impossible la formation d’un gouvernement avec sa propre majorité. Barnier dépend également du soutien du Nouveau Front Populaire de gauche ou du Rassemblement National (RN) de droite. Le gouvernement est menacé d'un vote de censure Toutefois, ni la gauche ni la droite ne souhaitent soutenir la proposition de budget de Barnier. Le Premier ministre a donc appliqué lundi le controversé paragraphe constitutionnel 49.3 au budget social. Cela lui a permis d'être adopté sans vote au Parlement. Le gouvernement doit maintenant faire face à un vote de censure. Cela pourrait arriver mercredi. Les populistes de gauche comme de droite ont annoncé qu'ils ne feraient pas confiance au gouvernement Le gouvernement ne serait alors en fonction qu’à titre intérimaire. Macron devra alors nommer un nouveau Premier ministre, qui devra avoir des chances d'obtenir une majorité au Parlement. Il n'y a pas de date pour cela. Macron peut théoriquement reconduire Barnier dans ses fonctions et se contenter de remanier l’équipe ministérielle. La nomination d'un chef du gouvernement de gauche, comme l'ancien ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, est également en discussion. Cela tiendrait compte des résultats des nouvelles élections de juillet dernier. Cependant, même un Premier ministre de gauche n’aurait pas de majorité au Parlement. Un gouvernement expert serait également envisageable. La situation politique à l'Assemblée nationale serait alors très instable. Les finances publiques françaises deviennent incontrôlables Les investisseurs suivent l’évolution de la situation avec inquiétude. Compte tenu des finances publiques en difficulté, la France a besoin d’un gouvernement fort et efficace pour maîtriser le déficit et la dette : En 2023, le déficit budgétaire s’élevait à 5,5 pour cent du produit intérieur brut (PIB), et il existe un risque de moins 6 pour cent en 2024. Sans ajustements, ce chiffre pourrait atteindre 7 % d’ici 2025. La dette s'élève à 3,2 billions d'euros. Cela correspond à près de 110 pour cent du PIB. C'est encore moins que l'Italie avec 134 pour cent, mais nettement plus que la moyenne de la zone euro avec 87 pour cent. Rien qu’en 2025, la France devra refinancer environ 350 milliards d’euros de dette. Les intérêts à payer s'élèvent à 40 milliards d'euros. C'est autant que la France dépense pour sa défense. Face au conflit budgétaire, les investisseurs sont de plus en plus nerveux. Les niveaux de la crise de la dette sont encore loin d’être atteints. Toutefois, les primes de risque des obligations d’État françaises par rapport aux obligations d’État allemandes augmentent. La tendance est à la hausse depuis la nouvelle décision électorale de Macron. Récemment, l'augmentation s'est accélérée. La semaine dernière, les investisseurs ont même exigé autant que pour la Grèce et à peine moins que pour l'Italie. L’Italie est nettement plus endettée. L'euro est également sous pression. Il avait déjà commencé la journée de bourse dans le rouge lundi. Après que les événements de l'Assemblée nationale aient été connus, il a considérablement augmenté ses pertes. Le dollar a désormais gagné 0,7 pour cent par rapport à l'euro. La BCE serait prête Rien de tout cela n’est une bonne nouvelle pour la zone euro. Il y a déjà suffisamment de problèmes dus à la crise en Allemagne et à la menace de droits de douane punitifs aux États-Unis. Il n'est pas nécessaire de susciter de nouveaux doutes quant à la stabilité financière : des spéculations circulent déjà sur la question de savoir si la BCE devra bientôt sauver la France. Car une chose est claire : les paiements d’intérêts élevés aggravent le problème budgétaire. Il faudrait toutefois que la situation se détériore sensiblement avant que la BCE n’agisse. Cependant, la BCE est prête. Il y a deux ans, la banque centrale a créé le « Transmission Protection Instrument » (TPI), l’opportunité de racheter à grande échelle des obligations d’État si les marchés obligataires devenaient incontrôlables. La zone euro ne risque pas une nouvelle crise de la dette